Catégorie : Histoires

  • J’Ă©cris un livre

    Ce n’est pas le premier texte que j’Ă©cris, mais c’est le premier qui a dĂ©jĂ  un avenir tout tracĂ© (ou presque). C’est le premier livre parce que mes manuscrits prĂ©cĂ©dents sont encore Ă  ce stade, alors que celui-ci, il va devenir un livre, c’est sĂ»r. C’est tellement sĂ»r que j’ai signĂ© un contrat. C’est tellement


  • Collectionner les ciels

    Ici, il y a de grands silences ponctuĂ©s de petits bruits. Le tic-tac de l’horloge, le craquement des bĂ»ches dans le poĂȘle, un miaulement fĂ©lin, le vent dans le conduit, les aboiements du chien, la pluie sur le toit, le pĂ©piement des oiseaux. Il n’y a pas de voix que la mienne, que je redĂ©couvre


  • Voir la mer

    On est partis avec une playlist pleine de chanson française et de rap amĂ©ricain, tĂŽt le matin, direction l’est. La route promettait d’ĂȘtre longue, mais ça ne m’a jamais fait peur — je garde le souvenir prĂ©cieux de douzaines d’heures de route avalĂ©es par poignĂ©es pour rejoindre vite vite le sud cette fois, moi blottie


  • Rentrer

    Cette nuit, j’ai rĂȘvĂ© que j’Ă©crivais des poĂšmes. Des haĂŻkus, mĂȘme, et l’un d’entre eux parlait d’un garçon polaire. ÉveillĂ©e, je n’Ă©cris pas de poĂšmes — surtout pas des haĂŻkus. Je trouve l’exercice remarquablement difficile. En rĂȘve, j’Ă©tais un peu plus douĂ©e qu’Ă©veillĂ©e, ce qui n’a pas de quoi me chagriner. Écrire des poĂšmes en


  • Silence

    Le privilĂšge de la solitude, c’est mesurer mon silence. C’est n’ouvrir pas la bouche, si ce n’est pour parler au chat — et son roucoulement en rĂ©ponse n’a rien d’une obligation Ă  faire la conversation. C’est Ă©couter le vent bruisser dans les feuilles gorgĂ©es de soleil, entendre les voisins s’affairer trop loin pour pouvoir dĂ©celer


  • Trois bouteilles Ă  la mer

    Ils sont partis. GlissĂ©s dans des enveloppes en kraft, mes prĂ©fĂ©rĂ©es, mon Ă©criture un peu tremblante dessus, des vignettes bleu pĂąles dans le coin supĂ©rieur droit. Ils sont trois, ils sont partis. Je n’ai jamais trop aimĂ© assimiler ma crĂ©ation Ă  la maternitĂ©. Mes manuscrits ne sont pas des bĂ©bĂ©s, mes personnages ne sont pas


  • Vendredi midi

    Au bout de la rue, le soleil. Un petit arbre plantĂ© il y a peu, qui dĂ©jĂ  bourgeonne de fleurs d’un blanc rosĂ©. Il fait doux, bon, tout autour de la place en terrasse les gens se laissent aller. Une biĂšre, une poignĂ©e de cacahuĂštes, on se raconte des bribes de vies en faisant une


  • La cuisine

    Il y a un espace trĂšs intime, entre toi et moi, dans cette toute petite piĂšce qu’on appelle notre cuisine. Elle est comme nous, la cuisine, ouverte sur le monde mais aussi toute repliĂ©e sur elle-mĂȘme, en creux. Un petit moulin par lequel on rentre, une porte d’entrĂ©e, un lieu de passage, de vie aussi.


  • To the fools who dream

    Il y a quelques temps, j’ai Ă©tĂ© interviewĂ©e par deux Ă©tudiantes en cinĂ©ma qui rĂ©alisaient un court-mĂ©trage sur les rĂȘves, ceux qu’on a enfant, ceux qu’on a adulte, et ce qui se passe entre les deux. J’avais un trac monstre, dĂ©jĂ  parce que je ne suis pas nĂ©e pour passer devant une camĂ©ra, ça, c’est