Auteur/autrice : Pauline Harmange

  • 25.

    Il est sorti comme une bourrasque, il a enfourché un vieux vélo, sa veste claquait dans le vent encore frais d’un hiver qui traîne en longueur. Il a filé à toute allure, la retrouver, sa bien-aimée, dusse-t-il griller tous les feux rouges au monde pour écourter le trajet. C’était quelque chose, il fallait le voir.…

  • 23.

    La vie ne vaut rien, ou peut-être pas grand chose. Il y a, au fond, tant de matins gris, tant de maux de tête, tant de dégoûts, tant de tristesses, tant de laideur, tout ça dans une seule petite vie, quelques années seulement. On est de passage, et puis après, on retourne faire partie d’un…

  • 19.

    On s’est retrouvé devant la gare et on a traversé la rue, le café était petit, il y avait des muffins aux myrtilles, je me suis sentie étrangement grande. Comme c’était bizarre, de retrouver mon père le temps d’un café. Parce qu’avant il était toujours là, je rentrais le soir le sac lourd de devoirs…

  • 15.

    Il y a eu de la pizza, un pantalon de yoga sans yoga, les grands yeux jaunes de mon chat. France Gall, une histoire d’amour à deux balles, mille mots posés sur le clavier, des crampes dans les doigts. Des pains aux raisins, l’odeur des mandarines, des affiches collées à la volée, des rires étouffés.…

  • 13.

    J’ai hoché la tête tant de fois, sur ta musique à toi. Battu la mesure, vécu le cœur palpitant au rythme de tes accords plaqués, de ton air inspiré, ta voix rauque posée comme par mégarde, un mégot au coin des lèvres. J’ai vu tous les concerts, dans les caves les plus miteuses, j’ai apporté…

  • 9.

    Combien de fois a-t-il falluQue tu me fasses l’amourPour que je croie au fond de moiA ce que tu dis toujours Il a fallu que je me scruteQue je me voie à contre-jour.

  • 8.

    C’était une voix qui perçait la nuit, celle qui chantait Résiste au creux de ses oreilles. Elle traversait la ville, elle traversait la nuit, sans craindre ni hier ni demain ni les ombres, quand elle tenait cette voix tout contre son cœur. Il y avait la force de mille vies vécues, dans ces mots qui…

  • 6.

    Ce matin, on a tout mis de côté. Les excuses, les retards, les trahisons, les prétextes. On a tout mis de côté, pour pouvoir recommencer. Je me suis préparée au grand plongeon, j’ai retouché mon rouge à lèvres, j’ai rangé mes mèches folles derrière mes oreilles, devant le miroir de l’entrée entouré de la lumière…

  • 4.

    Aux heures passionnées, ton corps contre mon corps, nos souffles emmêlés, à réparer nos blessures, à dire tous les je t’aime, pour tout éterniser. La tendresse toujours, la violence parfois, la magie toute banale d’être deux puis un seul et d’aller toucher du bout des doigts le velours de toi et moi. Aux heures paresseuses,…