8.

C’était une voix qui perçait la nuit, celle qui chantait Résiste au creux de ses oreilles. Elle traversait la ville, elle traversait la nuit, sans craindre ni hier ni demain ni les ombres, quand elle tenait cette voix tout contre son cœur. Il y avait la force de mille vies vécues, dans ces mots qui pleuraient Si maman si, il y avait les larmes et les rires de mille autres femmes, qui lui tenaient chaud au corps alors même qu’elle aurait dû grelotter. Elle savait quand elle appuyait sur play, que les premiers violons de Message Personnel retentissaient, qu’elle n’avait jamais été seule et qu’un jour, au moins une fois, une autre qu’elle avait connu les mêmes émois. Quand elle fermait les yeux et se laissait emporter par les notes de Paradis Blanc, qu’elle s’y abandonnait toute entière sans se raccrocher à aucun parapet, alors la mélancolie qui aurait pu la submerger se tenait un peu en respect. Recommencer, là où le monde a commencé.


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