Au bout de la rue, le soleil. Un petit arbre planté il y a peu, qui déjà bourgeonne de fleurs d’un blanc rosé. Il fait doux, bon, tout autour de la place en terrasse les gens se laissent aller. Une bière, une poignée de cacahuètes, on se raconte des bribes de vies en faisant une pause, loin du temps qui presse, car le week-end approche. Il y a des pizzeria, des brasseries, un pub, des cafés, une friterie, toutes ont sorti des tables, ouvert des parasols. Il y a des passants partout, par grappes qui se regardent avec le sourire des jours heureux.
Un jeune homme en T-shirt, les bras chargés de jus d’orange, de donuts et d’un paquet de café, sonne à l’interphone d’un immeuble. Je me plais à penser qu’en haut l’attend un être aimé, encore endormi dans la torpeur de draps froissés. Je me plais à penser qu’il est midi, qu’on est vendredi, mais qu’en haut ça n’inquiète pas l’amour, paresseux par essence.
Il y a une fleuriste, aussi. Elle a sorti pensées, basilic, hellébore ; c’est dire s’il fait beau. À l’intérieur les fleurs coupées dans leurs grands vases attendent d’être choisies pour devenir des bouquets. Peut-être est-ce notre lot à tous, me dis-je en remontant la rue. Devant la pâtisserie rouge, au carrefour je salue la porte mauve, l’arbre aux fleurs blanches, je rentre sous le ciel bleu, le cœur léger. Un bouquet oui, un feu d’artifice.
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