On s’est donné rendez-vous comme l’an dernier. On a pris les mêmes, on a recommencé, on a amélioré la formule tout en gardant son essence. On a mangé et bu, ri et déplacé des pions, lancé des dés, raconté des histoires. On a prolongé Noël en s’offrant des cadeaux qui ont du sens, qui prolongent nos amitiés, qui fabriquent des demains où on se retrouvera encore autour de ces tables pour lancer des dés ou pour refaire le monde.
C’était facile.
Ce n’est pourtant pas si facile de trouver la facilité. L’aisance. De puiser en soi l’énergie d’être fidèle à ce qu’on est, et de jaillir au monde pour tout éclabousser. De donner le meilleur sans s’éreinter. Mais nous, ce soir, on a trouvé. Ce qui marchait, ce qui nous rendait heureux, c’était juste d’être bien ensemble et de ne pas prétendre. Ni les grandes pompes ni les shots de tequila ni les robes à sequins ni la musique très forte ni l’abondance de corps qui se pressent ni l’odeur de tabac froid au petit matin. Ce n’est pas que toutes ces choses sont mauvaises, juste qu’elles ne sont pas nous. Manger des raisins à chacun des douze coups avant minuit, se dire au revoir après une tisane à la menthe sans avoir ouvert la deuxième bouteille de vin tandis que l’un d’entre nous dort déjà, ça c’est nous.
On s’est dit au revoir. C’était facile, et je ne vois pas pourquoi on devrait aspirer à autre chose qu’à beaucoup de facilité, à être ce qu’on est.
Alors au revoir.
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