Jo
Let’s get it out of the way, elle s’appelle Josephine mais n’aime pas qu’on utilise son prénom complet. Jo porte des longues jupes et des Doc Martens, elle a des cheveux blancs qu’elle tresse dans son dos et un sourire de cinéma, empli à la fois de bonté et de mystère, comme s’il était impossible de savoir exactement ce qui se cache derrière. Elle aime danser des danses folkloriques au bras du Hampshire, elle aime taper des mains en rythme au son des guitares, elle aime cuisiner des mince meat pies et du vegetarian bacon en chantant. Je crois qu’elle aime vivre, Jo, et que c’est une bénédiction.
Jo a un mari et tous les deux, ils donnent envie d’être amoureux. Ils donnent envie de devenir des compagnons de vie, de voir chacune des rides s’écrire sur le visage aimé, d’en rapporter l’histoire avec tendresse, d’embrasser chaque jour qui passe comme un cadeau du ciel. Ils donnent envie, non pas de se perdre l’un dans l’autre et de fusionner, mais d’être un, plus un, est égal à nous, que la somme de nos singularités crée une dimension où on serait libres d’être heureux.
Quand j’ai rencontré Jo, je me suis dit que si c’était ça, être vieille, alors je n’aurais aucun mal à signer en bas du contrat. J’ai vu des rides et du temps qui passe, j’ai vu ces cheveux comme autant de fils d’argent, j’ai vu des soirées passées à tricoter en écoutant des old tunes, et d’autres au pub à regarder les copains danser en buvant une pale ale. Il y a, dans la vieillesse de Jo, une sagesse éclatante, une sorcellerie à l’état pur, d’avoir tissé des liens solides, de naviguer sa propre barque. Jo est capitaine, elle est magicienne, elle m’a fait l’honneur de m’accueillir en son foyer, de me serrer dans ses bras. Jo a laissé sur moi l’empreinte d’une telle présence qu’il n’existe pas vraiment de mot pour la décrire, de mot autre que Jo.
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