126.

Tous les murs ici sont blancs, et malgrรฉ les photos quโ€™on y accroche, les babioles qui sโ€™en dรฉtachent, rien ne vient briser cette virginitรฉ รฉclatante qui me frappe, parfois, comme un symptรดme. On voudrait construire des choses mais on nโ€™a mรชme pas le courage de repeindre un mur, de prendre des risques. Je verrais bien du bleu nuit, duquel se dรฉtacheraient le bois des cadres, le blanc des vases, un bleu de rรชves bien ancrรฉs. Je pousserais bien les murs et rajouterais bien des piรจces, pour quโ€™on puisse se multiplier, รฉtendre les limites de notre palais, repousser les frontiรจres de notre cellule-oeuf encore tellement stรฉrile.

Mais les murs restent blancs, ร  certains endroits fichรฉes encore les vis auxquelles pendaient les affaires de lโ€™ancien locataire, ces quatre murs qui sont un peu miens, un peu tiens, ne le sont pas tout ร  fait et รงa commence ร  peser, comme une peau de chagrin. Cโ€™est peut-รชtre parce que cโ€™est dimanche, parce que le frigo est vide ou parce que jโ€™aimerais tโ€™emmener voir dโ€™autres horizons que le nรดtre trop incertain, mais jโ€™ai ce chagrin tenace au coeur. Ce nโ€™est pourtant pas la bout du monde, repeindre un mur, ce nโ€™est pourtant pas grand chose. Alors quโ€™est-ce qui nous retient ?


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