J‘ai enfin accepté l’évident : je me mets trop de pression. Avant d’exploser comme une cocotte-minute – et de tout ravager sur mon passage, demandez à mon amoureux qui n’en peut plus de me voir ronchonne et désagréable 73% du temps – il était temps d’appuyer sur la pédale de frein. Revoir les priorités, les impératifs vrais et ceux qu’on se colle pour avoir l’air bien, pour avoir l’air surhumain. Reconnaître que pour que l’été soit invincible, il faut savoir refuser de l’être quand manifestement, c’est impossible. J’ai donc laissé de côté mon roman. Un matin où le sommeil me manquait cruellement, j’ai réalisé que si j’avais du plaisir à voir l’histoire grandir et se développer, je n’en avais plus dans l’immédiat à me lever plus tôt et à me forcer à taper frénétiquement sur mon clavier au lieu de prendre mon temps. Comme on devrait prendre son temps, tous les matins du monde. Je m’étais promis des cadeaux si je réussissais une année encore ce pari fou – mais finalement, chaque année je me promets des cadeaux et je ne me les offre jamais. Je m’étais dit, dans le coin invincible de ma tête, que c’était le genre de défis que je pourrais relever quoi qu’il advienne. C’est peut-être toujours vrai, mais toujours faut-il en avoir envie. Je regarde les 50 000 mots de loin, l’avantage de ce challenge c’est qu’il n’a rien d’une montagne : arrivée à la moitié de l’ascension, il est impossible de faire demi-tour. Les mots sont là, ils attendront. Je fais un aller-retour en jet privé dans mon lit douillet avec mes livres, dans un bar avec mes copines, et je sais que comme tout ce qui est précieux et confortable, les mots seront là quand j’aurais de nouveau envie de les voir. Un peu comme le yoga, qui ne m’abandonne jamais. Ce soir je suis allée au cinéma, j’ai cuisiné un chili végane en vous écrivant quelques mots, et je vais finir ce dimanche en beauté en écoutant le podcast le plus hilarant de l’histoire (My Dad Wrote A Porno), en regardant la série la plus réconfortante de la saison (Gilmore Girls), et en retrouvant avec plaisir la lecture d’un univers qui me passionne (Outlander). La tempête fait rage autour mais elle s’arrête bientôt.
(et les petits-déjeuners doux se succèdent, s’emmêlent dans les souvenirs, sont des joyaux qu’on polit)
(à bientôt)
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