Cette nuit, j’ai rêvé que j’écrivais des poèmes. Des haïkus, même, et l’un d’entre eux parlait d’un garçon polaire. Éveillée, je n’écris pas de poèmes — surtout pas des haïkus. Je trouve l’exercice remarquablement difficile. En rêve, j’étais un peu plus douée qu’éveillée, ce qui n’a pas de quoi me chagriner. Écrire des poèmes en rêve, c’est surtout le signe que mon esprit se remet au travail.
J’étudie ce qui nourrit ma créativité. Les chansons françaises qui trouvent de nouvelles manières de parler de choses millénaires (l’amour, la déception, le temps qui passe)[efn_note]En ce moment, The Pirouettes. Tous les jours du monde, Francis Cabrel.[/efn_note]. Les journaux d’écriture d’autrices qui ont choisi de vivre pour leur écriture, et qui posent toutes les questions qui terrifient[efn_note]Spécifiquement le journal d’écriture de Coline Pierré sur Facebook, et le Journal pauvre de Frédérique Germanaud.[/efn_note]. Je noircis les pages de mon journal à moi, de pensées bien moins profondes et je me plains beaucoup. Eleven dort.
J’ai bien mis trois jours à m’habituer à la sensation de n’être plus en bord de mer, et d’être de nouveau seule. Ma tête était encore vide, ou plutôt remplie du bruit des vagues, et je n’avais aucun projet. Ce vide s’efface et je vois se dessiner les contours d’un nouveau littoral. L’automne a toujours été propice à mes nouveaux projets, et si les rouages s’activent pour écrire des haïkus dans mon sommeil, c’est qu’il est bientôt l’heure de commencer à réfléchir vraiment à cette nouvelle histoire qui m’habite depuis l’an dernier. (et peut-être l’heure de lire de la poésie, tant qu’on y est)
Il y a des jours plus faciles que d’autres. Ceux où je me sens entourée, aimée et comprise sont ceux où j’accepte avec grâce les aléas de ma petite vie étrange et parfois inconfortable.
Il faut profiter de cette sensation. En profiter pour rentrer, le cœur léger.
Laisser un commentaire